Chroniques de l'Apocalypse
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 Nuits Blanches [studio de Gilles]

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Gilles Ycith
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Gilles Ycith


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MessageSujet: Nuits Blanches [studio de Gilles]   Nuits Blanches [studio de Gilles] Icon_minitimeLun 25 Mai - 14:56

MJ a écrit:
Nous somme fin juin 1999. L'affaire de la mort de Victoria a donner lieu a un proces expeditif emprisonnant pour 20 ans un pauvre homme handicapé mental d'une quarantaine d'années.

Ce jour, Madeleine doit venir faire son premier jours au Bloody sunday. Manque de chance, ce jours, il pleut salement, comme vache qui pisse diraient certains, nul doute, ce soir l'orage tonnera, une sale journée bref. Depuis la disparition et la mort de victoria, Gilles semble moins ardue a la tache, il a laisser de coté ses recherche personnelles et se contente de ne faire que ces heures. Toujours aussi aimable envers le patron, il semble toujours un peu nerveux a travailler dans ce bar.



Nuits Blanches [studio de Gilles] Studiodegilles




I - Trois jours auparavant, le soir même de l’embauche de la petite nouvelle au Bloody Sunday

Certaines choses, certaines observations s’entendent par les verbes plus que par l’esprit. Il est aisé de pouvoir prononcer certaines expressions plus que d’en comprendre réellement le sens profond, leur étendue.. C’est, à cet instant précis, ce que pense Gilles, assis sur un lit qu'il ne prend plus la peine d’arranger le matin avant le boulot, assis là les yeux rivés sur la vitre devant lui qu’éclabousse la pluie.
Dans la rue le barman avait entendu cette phrase, « il pleut comme vache qui pisse » et cela l’avait fait sourire. Et maintenant que les anonymes étaient loin et les rues aussi dépeuplées, il ruminait à quel point certaines choses, certaines expressions peuvent être dites sans être vraiment entendues.
Gilles n’avait pas toujours vécu à Lyon, et n’avait tout autant pas été toujours, bien avant, Parisien non plus. Il savait ce que pouvait être un bovin qui se soulageait la vessie, et ce soir les gouttelettes grises qui se cherchaient un chemin contre la vitre, et qui formaient d’inexorables ruisselets n’avaient rien, absolument rien de ce flot violent et indécent d’urine que pouvait violemment vomir le cul d’une vache..

Cela fait maintenant près de deux heures que son regard s’est perdu au travers des gouttes écrasées là devant lui, et même encore bien au-delà de la fenêtre. Ses pensées engourdies n’ont qu’un sens, toutes convergent en direction de Victoria. A dire vrai, voilà quelques jours qu’il ne peut s’empêcher de mâcher en silence toute l’amertume que les derniers événements au Bloody lui laissent dans la bouche. Il crache, tire nerveusement sur une Gitane agonisante, l’écrase du bout de ses doigts jaunis dans un cendrier qui suffoque d’être trop remplis, ou jamais vidé, puis en allume une autre.
Pourtant ceci ne lui ressemble pas. Gilles, malgré son léger embonpoint est avant tout un sportif, du moins à sa manière, mais l’idée d’assumer son rôle d’entraîneur bénévole pour les gosses du quartiers lui est désormais étrangère. Tant pis, les « Lionceaux de l’Olympique » se passeront de lui, tout comme Simone, la voisine de pallier avec qui il avait pris l’habitude le soir, en rentrant du Bloody, de poursuivre une partie d’échec interminable. Bref, plus rien ne lui ressemble, ni lui ni ce qu’il savait des choses, de ces certitudes qui toute la vie forgent une personne de vérités, de points de repères incontestables.
Sans cette armature, celle de tout ce dont on peut être certain, un simple homme n’est plus rien, et à partir de là, partant de ce principe, le sens de la vie, la foi de sa propre existence n’a plus guère de consistance et d’utilité qu’un suaire trop propre jeté sur un être trop mort et enfouis à jamais sous terre dans l’obscurité éternelle.

Gilles en est à ce stade, mais croire que son étrange patron est la cause de ce désarroi silencieux serait une erreur, celle d’omettre ce qui est arrivé à Victoria. Car c’est bien d’elle que l’on parle, et qui, par sa récente disparition, à eu, plus que les révélations du propriétaire du Bloody Sunday, cet effet là destructeur. Et combien même les journées du barman sont faites de tentatives à ne rien laisser paraître et à assumer son job, il aurait fallu être là ce soir, dans ce petit studio Lyonnais de la rue des Muguets, pour se rendre à l’évidence que l’homme était profondément affecté. Les termes resteraient encore, pour définir son état, bien faibles et trop généreux avec lui.

Victoria. Il n’en était pas plus proche qu’avec le patron et n’avait pas non plus eu à son sujet la moindre attirance - faiblesse pardonnable aux hommes que certaines plastiques bien proportionnées peuvent faire admettre - mais sa jeune collègue lui avait très vite été son principal point de repère au bar. Il s’entendait plus que bien avec elle et partageaient tous deux, au-delà de tout ce qui faisaient d’eux des personnes diamétralement opposées, une complicité certaine et grandissante.
Fils unique né dans un bled perdu de Corrèze, Gilles était ce fils unique qui venait à Lyon de trouver une sœur.. Une petite sœur qu’il venait de perdre brutalement dans l’incompréhension la plus complète.

Au désoeuvrement s’étaient succédés le silence, puis les questions ..et enfin certaines réponses puisque contrairement à d’autres Gilles n’eu à aucun moment la naïveté de donner raison aux versions judicaires de ce qui venait de se passer. En réalité il n’existaient d’autres coupables que ceux présents au Bloody Sunday et son patron n’en était pas exclu.
Après tout, et peut être avait-il raison de le penser, rien de tout ceci ne serait arrivé si l’ "autre", ce sorcier, ne leur avait pas fait part de certains secrets et si ce bar ne cachait certaines effroyables vérités. Il devenait de plus en plus évident que Victoria était une victime du Bloody et cela, cette idée là, Gilles n’arrivaient plus à s’en défaire ni même à la supporter ou à la contester.

Un éclair déchira le ciel d’encre et le fit sursauter. Il se gratta le menton, que sa barbe démangeait, et entrepris de se lever malgré les trois derniers litres de Bordeaux qu’il venait d’avaler. Ce soir non plus il ne trouvera pas le sommeil, enfin pas avant d’avoir ajouté aux alcools une ou deux autres de ces petites pilules vertes qui traînaient sur sa table de nuit.
Et comme les nuits précédentes, ce soir aussi il verrait Victoria se pencher au-dessus de son lit le toiser de reproches d’accusations muettes..





Spoiler:
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Gilles Ycith
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MessageSujet: Re: Nuits Blanches [studio de Gilles]   Nuits Blanches [studio de Gilles] Icon_minitimeMar 26 Mai - 23:16

Nuits Blanches [studio de Gilles] Lampadaire


II - Un lent demain..

Citation :
Il avait d'grands yeux très clairs
Où parfois passaient des éclairs
Comm' au ciel passent des orages.
L'était plein d'tat'uages
Qu'jai jamais très bien compris.
Son cou portait : Po vu, po pris.
Su' son cœur on lisait : Personne
Su' son bras droit un mot : Raisonne! (...)

Se raser n’avait jamais été son talent le plus aiguisé, mais là il violentait carrément sa réputation et du statut de "charmant négligé" Gilles aurait put prétendre ce matin à celui d'islamiste avant-gardiste.

La nuit, "une de plus une de moins" comme il aurait put le dire s’il n’avait eu la bouche au bout du goulot, avait laissée des traces..
Elle n’était finalement pas venue durant son sommeil cette fois, et peut-être même le regrettait-il presque, mais les cauchemars eux avaient été au rendez-vous. Maelström confus de visages étirés, de phrases aux sombres résonances et un décors, trop vrai pour n’être qu’une illusion, pour parfaire le macabre songe : celui du bar, de ses fantômes de coin de comptoir et des autres aussi.. Son patron tout d’abord, travesti en Christ et affublé d’une couronne de barbelés. Puis il y eu l’autre type, celui qui sent l’allumette et qui regarde partout. Enfin il y avait ce chien, peut être le plus monstrueux des trois, qui pensait à voix haute et en argot.
Qu’importe, ce ramassis de rêveries cuites au tanin de la veille était déjà loin et après tout le pire restait devant lui. Dans une heure il pousserait la porte du Bloody, afficherait un hypothétique sourire et trônerait à sa place de régent de comptoir au royaume des aveugles.

Il passe une main lourde dans sa tignasse, repense aux gosses du quartiers qu’il abandonne et se détourne du type qui le regarde du coin de l’œil, là, au centre du miroir de la petite salle de bain. Pas eu la force de se raccommoder quoi que ce soit ce matin, ni de se brosser les dents et puis la Vodka ça doit être anti-sceptique..
Le discours du boss trotte encore dans sa tête, celui du jour oú.. Gilles n’est plus vraiment certains d’avoir été témoin de ça. Les mauvais rêves ces derniers temps ont eu la fâcheuse habitude se s’insinuer dans ce qui lui reste de temps libre. Pourtant il n’existe en lui aucun doutes sur les trafiques cosmiques de son patron, ce n’est pas plus étrange qu’un chien qui récite Edith Piaf à voix haute mais surtout, et c’est bien cela qui confirme sa certitude, surtout il sait pourquoi Victoria est morte, il sait qu’elle n’a pas été assassinée par l’autre taré des infos et que si elle est bien morte c’est avant tout lié à ces choses..


- Trafique cosmique houai..on connait la chanson..


Dernière lichette sur la Smirnoff, la jette puis plonge dans son pantalon velours, s’accroche une chemise pas trop pâle et le gilet beige qui va avec avant de se planter, rituel sacré chez lui, devant la baie vitrée qui donne sur la rue des muguets. C’est étrange la mort, surtout celles des autres : ça te colle à la peau comme une mauvaise odeur trop tenace pour l’oublier. Chaque gestes, chaque mouvement semble lourd d’elle, chaque chose que l’on regarde hypnotise et plonge dans une léthargie si douce que s’en détacher devient presque douloureux. Il fixe le lampadaire en contrebas. En fait, mais il ne peut le savoir, cela fait déjà dix minutes qu’il observe le luminaire municipale. Au moins il ne pense à rien dans ces moments d’absences.

Il n’a pas toujours été comme cela. Quand sa mère est morte, séparée de sa famille par le mouvement trop ample d’un semi-remorque trop litré, Gilles n’avait pas été tant bouleversé et après tout la vie à ses aléas. Mourir parce qu’un routier à confondu le trottoir avec la route ça peut arriver à tout le monde, ce n’est pas pire que de s’étouffer avec un Bretzel ou que de se jeter du cent cinquantième parce qu’un putain de zinc à décidé de se gratter l’aileron sur les jumelles.. Ces choses là, mais pas seulement, Gilles avait pour elles développé un sens du détachement particulièrement tibétain et dans les cocktails - oui le genre de soirée vernissée oú l’on est invité pour accompagner quelqu’un qui à peur de se sentir seul et oú l’on parle de tout et de rien tellement ce qui est accroché aux murs passionne - bref, sa désinvolture généralisée le faisait souvent passer pour un fieffé je-m’en-foutiste si ce n’est pour un salaud.

Sauf que cette fois ce n’était pas la même chose. Victoria n’avait pas eu droit à une mort digne d’être causée par un camionneur trop chargé, un biscuit trop sec ou un taliban aux abois et ça, ça le rendait fou. Malaises glauques, impression malsaine que quelque chose avait cloché ce jour là sur la petite planète bleue et que si le patron ne l’avait pas entraîné dans ses conneries, nuls doutes que la collègue aurait été là ce matin pour le saluer lorsqu’il embaucherait au Bloody.

De tout cela, de ses habitudes qui avaient forgées son univers paisible, ne reste aujourd'hui plus que ce vicieux lampadaire qui ne le laisse pas dormir, et cette fichue pression sur le torse qui comprime la moindre de ses respirations, et rend douloureuses chaque tentatives de se convaincre que non, décidément ça n’est pas arrivé..


Citation :
J'sais po son nom, je n'sais rien d'lui.
I m'a aimée tout' la nuit
Et m'laissant à mon destin, l'est parti dans'l'matin Plein de lumière !
L'était minc', l'était beau, I sentait bon l'sable chaud (...)
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